Les seniors et l’inflation

Selon une étude OpinionWay pour Younited de septembre 2022, une grande majorité des plus de 65 ans (65+) pense comme l’ensemble de la population que l’inflation sera durable (88%). Ils sont cependant un peu moins nombreux que les moins de 64 ans à déclarer que cela va avoir des conséquences concrètes sur leur quotidien (79%).  

L’attitude des 65+ face à l’inflation tend à suivre celle des plus jeunes générations mais dans des proportions un peu moindres.  En effet, 39% des 65+ déclarent avoir réduit leurs dépenses contre 47% des moins de 64 ans (+8ppt). De même, 19% des plus âgés déclarent avoir reporté leurs dépenses, alors que, 27% des moins de 50 ans l’on fait. Les 65 ans et plus sont surtout ceux qui déclarent avoir le moins adapté leur dépenses 17% contre 11% chez les moins de 64 ans. 

Les postes de dépenses sur lesquels les plus de 65 ans ont dû faire des choix sont les dépenses de la maison et de loisir (78%) et les dépenses du quotidien (76%). Comme pour l’attitude face à l’inflation, les plus de 65 ans suivent la tendance des plus jeunes mais dans des proportions à nouveau en dessous. Les retraités se distinguent en ayant des arbitrages moindres que ceux des actifs : 

  • Les dépenses de sorties culturelles (59% contre 68% chez les 50-64 ans)  
  • Les voyages, les vacances (57% contre 63% chez les 50-64 ans)  
  • Les dépenses de bien être (coiffeur, esthéticienne, massage…) (52% contre 72%) des 18-24 ans. 

Ce qui caractérise les 65 ans et plus par rapport aux plus jeunes face à cette nouvelle situation c’est qu’ils se déclarent résignés (35%) contre 15% des 25-50 ans. Ce qui explique ces perceptions différentes ? L’inflation est loin d’être quelque chose de nouveau pour eux. Ils ont déjà vécu dans des périodes inflationnistes : l’année 1958, c’est 15% d’inflation et l’arrivée du nouveau franc ; 1974, c’est 14% d’inflation avec le premier choc pétrolier et une inflation de plus de 10% pendant la décennie suivante.  

C’est aussi cette expérience qui les mène à affirmer que tous les prix, presque sans exceptions, vont augmenter que ce soient les courses alimentaires (96%), l’énergie (95%), le tabac (79%) ou l’alcool (80%), entre autres. Par exemple, en 1958, ils ont vu le paquet de cigarette augmenter de 30% et à l’époque beaucoup plus de jeunes, les 65 ans d’aujourd’hui, fumaient. C’est aussi ce vécu qui leur fait envisager ne pas avoir recours à un crédit à la consommation (3%) contre 26% des 18-24 ans. Les Baby-Boomers ont été de gros consommateurs de crédits à la consommation et ont appris le risque financier que celui-ci pouvait leur faire courir. C’est ce type d’enseignement qu’ils aiment aujourd’hui partager à leurs petits-enfants. Dans les solutions envisagées, ils sont les plus nombreux à vouloir réparer plutôt que remplacer 52% contre 40% chez les moins de 65 ans et à puiser dans leurs économies 41% contre 29% chez les plus jeunes. 

L’inflation a fait partie du quotidien des Baby-Boomers jusqu’à la fin des années 1980 à une époque où ils étaient jeunes et actifs. Leurs comportements actuels sont donc le reflet de cette longue expérience mais aussi d’un changement de situation de vie. Ils sont maintenant à la retraite avec un rapport à l’argent différent et plus de temps à leur disposition pour trouver de nouvelles solutions. 

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