Réseaux sociaux, usages et perception des risques

Les réseaux sociaux sont devenus un élément incontournable du quotidien pour un nombre croissant de seniors, que ce soient pour les plus âgés de la Génération X, cinquantaine passée, ou pour les Baby-Boomers de plus de 60 ans (étude Harris Interactive pour l’Observatoire Cetelem sur « les réseaux sociaux, pour le meilleur et pour le pire »). Dans l’ensemble, les réseaux sociaux offrent aux seniors la possibilité de se connecter, de communiquer et de s’engager avec les autres. Ce qui leur procure un sentiment d’appartenance et une vraie satisfaction. Cette évolution digitale ne laisse pas les seniors indifférents, suscitant à la fois curiosité et interrogations quant à leurs impacts sur leur quotidien. Ils ont transformé la manière dont ils interagissent avec leurs proches pour 50% des 50-64 ans et pour 39% des plus de 65 ans.  

Il est intéressant de constater que les réseaux sociaux desquels les plus de 50 ans ont la meilleure image diffèrent un peu en fonction des âges. Pour les plus jeunes de 50 à 64 ans, ce sont dans l’ordre YouTube (91%), Linkedin (88%), Whatsapp (85%), Pinterest (80%) et Instagram (66%) qui ont la meilleure image. Pour les plus âgés ce sont Youtube (84%) ex aequo avec Whatsapp (84%), Linkedin (75%), Pinterest (70%) et Instagram (62%). On constate globalement des images moins bonnes chez les plus âgés et un changement dans l’ordre qui s’explique par l’usage professionnel de Linkedin moins intéressant pour les retraités. Les plus de 50 ans ont globalement une moins bonne image des quatre réseaux, plus récents, Tik Tok, Twitch, Twitter et Telegram. 

Selon cette étude, on s’aperçoit que les personnes âgées de 50 à 64 ans, ayant au moins un compte sur les réseaux sociaux, sont une sur deux (51%) à penser bien connaitre « ce qu’il est autorisé ou interdit d’écrire/publier sur les réseaux sociaux ». Chez celles âgées de plus de 65 ans, c’est un peu moins (41%). Cela les distingue nettement des moins de 35 ans qui sont 70% à affirmer bien connaître les obligations légales.

En matière de sécurité, les plus âgés de 65 ans sont très peu nombreux (20%) à connaitre les « mesures de sécurité mises en place par les réseaux sociaux pour protéger les comptes des utilisateurs » et même chez les 50-64 ans seuls un tiers les connaît. Quant aux « droits qu’ont les plateformes sur les données personnelles des utilisateurs (transmission à des tiers, usage publicitaire, etc.), 39% des détenteurs de comptes déclarent bien les connaître tous âges confondus avec des scores inférieurs pour les plus de 50 ans (respectivement 36% pour les 50-64 ans et 19% seulement pour les plus de 65 ans). Ces écarts soulignent la nécessité d’une sensibilisation accrue et de programmes éducatifs ciblés pour renforcer la compréhension des enjeux liés à la sécurité et à la confidentialité sur les réseaux sociaux chez plus de 50 ans et plus largement sur l’ensemble de la population. 

D’après les conclusions de la même étude, il apparaît clairement que les individus de plus de 50 ans sont les moins enclins à avoir confiance dans les réseaux sociaux. Les résultats indiquent que respectivement 64% des personnes âgées de 50 à 64 ans et 74% des plus de 65 ans ne font pas confiance à la publication « des conversations privées des utilisateurs » et au respect « du droit d’auteur des utilisateurs ». En ce qui concerne la sécurité des comptes face au risque de piratage, les seniors sont les moins enclins à accorder leur confiance aux réseaux sociaux sur cette thématique. Ces constats soulignent l’importance de renforcer davantage la sécurité de ces réseaux mais aussi d’être plus transparents sur leurs politiques d’usages des données utilisateurs afin de regagner la confiance des utilisateurs de tous âges. 

 

Quel que soit l’âge, les réseaux sociaux sont associés par plus des 2/3 des Français aux Fakes news et théories complotistes mais aussi aux publicités mensongères avec une perception des risques supérieure pour les plus de 65 ans.  

Toujours selon l’étude « les réseaux sociaux, pour le meilleur et pour le pire », on constate qu’environ une personne sur deux (50%) âgée de 15 à 34 redoute d’être victime de harcèlement sur les réseaux sociaux contre 40% chez les plus de 50 ans, soit 10 points de moins. Dans les faits cependant, les personnes âgées sont moins concernées : seules 17 % des 50-64 ans et 7% des plus de 65 ans déclarent avoir été victimes de harcèlement en ligne contre une personne sur trois âgée de moins de 49 ans. Il est intéressant de noter que, bien que les individus plus âgés soient présents sur les plateformes de médias sociaux, leur utilisation diffère notablement de celle de la génération plus jeune. Les aînés semblent adopter une approche plus prudente et restreinte dans leur interaction en ligne. Bien que les réseaux sociaux soient devenus un espace de socialisation intergénérationnel, l’âge reste un déterminant important des comportements. 


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