Le stockage des données de santé : faciliter le suivi patient ?

Le digital est de plus en plus présent dans le parcours de santé et permet d’avoir un meilleur suivi des patients.  Selon le baromètre du numérique de l’Arcep, en 2021, 88% des 60-69 ans et 71% des plus de 70 ans ont un équipement permettant l’accès à internet et donc à leurs données de santé. Cependant, cela soulève un enjeu de stockages des données récoltées et de sécurisation de ces dernières. 

Que pensent les seniors du stockage, partage et usage de leurs données de santé ?  

D’une manière générale, les seniors ont une forte attente de simplicité d’usage et facilitation d’accès à des innovations. Selon l’étude d’OpinionWay, parue en janvier 2023, sur « les Français et le stockage numérique des données de santé », les plus de 65 ans sont favorables à l’idée qu’ils puissent avoir accès à l’ensemble de leurs données qui sont partagées avec les spécialistes de santé (94% soit +11 pts par rapport aux 25-34 ans et +8 pts par rapport au 18-24 ans). Ils s’accordent pour déclarer (72%) « qu’avoir ses données personnelles stockées (comme les données de santé) dans un même endroit leur faciliterait la vie (un seul mot de passe à retenir…) ».   

Les 50 ans et plus sont convaincus à 91% que « permettre à tous les médecins d’avoir le même niveau d’informations peut améliorer leur prise en charge » et que cela apporterait une réelle plus-value dans leur parcours de santé 

Des freins subsistent quant à l’utilisation et le stockage des données de santé  

En revanche, les plus de 50 ans sont un peu moins favorables (69%) que les plus jeunes (74%) à penser que « le passage au numérique dans la gestion de vos données personnelles de toutes sortes (santé, impôts, travail, etc.) est pour vous une avancée positive ». Le niveau du digital est certes corrélé à la catégorie professionnelle des personnes mais chez les seniors c’est aussi une question de génération. Les Baby-Boomers et les personnes issues de la génération X seront dans le futur plus à l’aise avec le digital que leurs parents qui n’ont pas eu recours au digital dans leur parcours professionnel. 

A l’inverse des plus jeunes (68%), les seniors privilégient un mix entre le digital et l’humain dans le traitement de leurs données (82%) ce qui explique pourquoi ils sont majoritairement d’accord (75%) avec l’affirmation suivante « vous auriez peur qu’une machine analyse seule vos données. Vous êtes rassuré à l’idée qu’il y ait une analyse humaine derrière ». On observe un écart de +11 points avec les 18-24 ans et +17 points avec les 25-34 ans. 

De plus, une personne sur deux, au-delà de 50 ans, déclare en « avoir marre de faire son historique santé avec chaque praticien-spécialiste » et cela peut s’expliquer par le fait qu’ils consultent régulièrement un médecin. En France, selon l’enquête Share (Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe), à la question « combien de fois au total avez-vous consulté un médecin ou parlé avec lui de votre santé au cours des douze derniers mois ([…] inclure les visites aux urgences ou les consultations externes) » une personne sur cinq chez les 50-59 ans et une personne sur deux des 60-79 ans déclarent avoir eu entre 6 et 10 consultations au cours des 12 derniers mois soit entre une et deux consultations par mois. Chez les plus de 80 ans 1/3 déclarent consulter un médecin une fois par mois environ​. 

Digitaliser le parcours de santé afin de faciliter la mutualisation et le stockage des données sera bénéfique pour optimiser le suivi patient mais cela suppose que les médecins, eux aussi de plus en plus âgés, adoptent ces nouvelles pratiques.  

 

Sources :  

  • Etude OpinionWay : les Français et le stockage numérique des données de santé  

 


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