Les seniors, les seules victimes de la fracture numérique?

La fracture numérique ne touche pas que les seniors

La fracture numérique désigne les inégalités dans l’accès aux technologies informatiques, notamment internet. Elle est divisée en deux niveaux : l’accès à ces technologies, aussi appelée « fracture de premier degré » et l’usage de ces technologies, la « fracture de second degré ». Une étude de l’INSEE a révélé que 17% de la population française serait mal à l’aise avec le numérique. Les 75 et plus sont largement touchés, mais les jeunes ne sont pas épargnés non plus. 

Les seniors ne sont pas les seuls concernés 

De prime abord, on a tendance à penser que les jeunes sont à l’aise avec les technologies numériques et ce, de façon presque innée. Après tout, ils sont nés et ont grandi dans l’ère du numérique. C’est pourquoi le terme « digital natives » est souvent utilisé pour les désigner. Ce terme s’oppose à celui de « digital immigrants », qui désigne les générations antérieures aux années 1980, qui ont dû s’adapter à l’arrivée des nouvelles technologies et d’internet. 

On pourrait croire que les digital natives sont épargnés par l’illectronisme, terme qui désigne l’incapacité à maîtriser les compétences nécessaires à l’utilisation et à la création des ressources numériques. Cependant, l’illectronisme est un mal qui ne touche pas que les seniors, en effet, lorsque l’on passe d’un usage récréatif à un usage professionnel des nouvelles technologies et du numérique, les digital natives ne sont pas aussi à l’aise que ce que l’on pourrait croire. 

Le confinement a souligné l’importance de la maîtrise du numérique

Le confinement a mis en exergue l’importance de la maîtrise des outils numériques. Que cela soit pour suivre des cours à distance, télétravailler, rechercher un emploi, effectuer des démarches administratives ou même créer une attestation de déplacement, toutes nos démarches se dématérialisent. 

Pour les seniors, cette maîtrise des nouvelles technologies a été « forcée » par le contexte sanitaire. Afin de maintenir le contact avec leurs proches, beaucoup de seniors se sont mis bon gré mal gré aux nouvelles technologies. Une étude Ipsos réalisée pour la Fondation Korian entre juin et juillet 2020, auprès de 1000 personnes âgées de 65 ans et plus en Allemagne, Belgique, Italie et France, montre que 40% des 65+ sont allés sur les réseaux sociaux au quotidien. De même, 13% des 65+ ont utilisé les réseaux sociaux au moins 1 fois par semaine. Mais cette transition numérique nécessite du temps et des moyens (humains et financiers). Pour les seniors n’étant pas équipés ou rejetant le numérique, l’isolement s’est renforcé. 

L’illectronisme touche aussi un tout autre pan de la population. En effet, l’expression « digital natives » porte à confusion, puisque l’on pense que ce sont des génies du numérique. La majorité d’entre eux maîtrisent certes l’usage récréatif du smartphone, mais dans un cadre professionnel (rédaction de mails, de CV…) le confinement a mis en avant de grosses lacunes et  montre bien que les jeunes sont loin d’être épargnés par l’illectronisme. 

Il y a donc un besoin d’accompagnement nécessaire, aussi bien du côté des seniors, que des jeunes. 

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