L’animal, un thérapeute pour les seniors?

D’après une étude menée en 2020 par Seniosphère Conseil, une croissance des dépenses allouées aux animaux et une augmentation des adoptions ont été observées pendant le confinement chez les babyboomeurs. Plus de temps libre, un sentiment de solitude renforcé par la pandémie, au-delà d’être un compagnon de jeu, l’animal peut aussi aider à soigner.

La Thérapie Assistée par l’Animal (TAA), une forme de médecine douce

La Thérapie Assistée par l’Animal (TAA), aussi appelée médiation animale, ou encore zoothérapie, désigne une forme de thérapie où des activités sont réalisées avec l’assistance ou la présence d’un animal.

Il faut différencier la TAA des Activités Assistées par l’Animal (AAA), qui sont plutôt destinées à divertir ou éduquer, sans finalité thérapeutique.

Quels sont les apports de la Thérapie Assistée par l’Animal pour les seniors ?

Pour les seniors, et plus particulièrement les seniors en EHPAD ou en maison de retraite, la TAA peut avoir une influence importante sur le bien-être et le mental. Elle permet, entre autres, de créer du lien social, car l’animal va servir de distraction et ainsi faciliter les contacts sociaux. Des souvenirs vont ressurgir et être partagés, ce qu’illustre la vidéo de Konbini avec la ponette Sioux.

De plus, la pandémie de COVID-19 a imposé aux résidents des EHPAD et des maisons de retraite un isolement très dur, avec un quotidien assez monotone et anxiogène. Leur santé mentale, déjà fragile, est allée de mal en pis. La présence d’un animal change le quotidien, rompt l’isolement social, rend plus doux les jours assombris par la fatigue et les maux dont les seniors souffrent.

L’animal calme, apaise les personnes en leur procurant un sentiment de sécurité. De plus, la participation à certaines tâches, telles que l’aide au toilettage, le soin de l’animal, valorise la personne et lui donne un sentiment de responsabilité. Confier une tâche, implique que l’on fait confiance au senior et qu’on le considère comme une personne capable d’accomplir des choses.

Enfin, l’animal va aussi avoir un effet sur la motricité des personnes âgées. En prenant soin de l’animal, en le caressant, elles vont se mettre en mouvement sans trop en avoir conscience. Il est même possible de faire des parcours de petits obstacles lorsque la situation s’y prête.   

Petit historique de la Thérapie Assistée par l’Animal

Les origines connues de cette pratique remontent au IXème siècle. En effet, à Gheel en Belgique, des animaux étaient confiés à certains malades durant leur convalescence. Mais c’est réellement à partir de la fin du XVIIIème siècle que l’introduction d’animaux auprès de patients malades va prendre plus d’ampleur. En 1796, William Tuke, fonde l’Institut «York Retreat» dans le nord de l’Angleterre. Des lapins et des volailles étaient confiés aux malades mentaux, ce qui leur permettait d’être plus apaisés mais aussi d’avoir une occupation, qui les faisait se sentir utiles en leur donnant des responsabilités.

On associe majoritairement la zoothérapie au pédopsychiatre américain Boris Levinson, qui dans les années 50, mit en lumière l’effet de « catalyseur social » des animaux sur les individus. Levinson avait oublié la présence de son chien dans son cabinet et recevait un enfant autiste, qui jusqu’ici n’avait jamais parlé. Après avoir interagi avec le chien, l’enfant, à la fin de la séance, demanda quand il pourrait revoir son nouvel ami. Après plusieurs expériences Levinson établit que la présence animale était source de stimulations pour le développement de l’enfant.

Levinson s’est surtout concentré sur les enfants, mais la TAA est bénéfique à tout type de public, aussi bien des personnes malades que convalescentes ou encore souffrant de troubles ou de maladies mentales.

En conclusion

Bien que la médiation animale soit parfois critiquée, il faut garder en tête que cette thérapie doit simplement venir compléter des thérapies ou des traitements traditionnels et ne se suffit pas à elle-même. Ce type d’intervention doit être encadré par des professionnels et venir en soutien et non pas en traitement seul.

La présence d’un animal, que cela soit dans le cadre d’une TAA ou non, est en tout cas bénéfique pour chacun.

 

Sources :

Partagez l'article sur les réseaux