Avoir 65 ans en 2020 : Martine, femme, féministe et indépendante

Avoir 65 ans en 2020 : Martine, femme, féministe et indépendante

Le groupe Damartex et Seniosphère Conseil ont mené une étude sur trois générations de femmes nées en 1935, 1955 et 1975. Martine est la représentante de la deuxième génération ; la génération mai 68. Retour sur son enfance, sa vie d’adulte, de femme et de retraité.

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Martine est née en 1955, sous la 4è république. Elle est née à la maison mais ses deux frères et sa sœur sont nés à la maternité. Elle va dans la même école qu’un de ses frères mais les écoles non mixtes existent toujours. Parmi les femmes de sa génération, 70% sont scolarisées à 17 ans et 20% des français (hommes ou femmes) ont obtenu un bac +2 ou plus.

Martine est une femme plutôt hédoniste, individualiste, libre. Elle aime consommer, achète des vêtements  souvent par pulsion et est assez matérialiste. Les supermarchés existent depuis qu’elle est toute petite, elle a l’habitude d’y faire ses courses, mais elle apprécie aussi les circuits spécialisés, le marché et faire quelques achats en ligne.

Elle considère le style vestimentaire comme une façon de se réaliser, d’avoir confiance en elle. Le confort n’est pas une finalité. Il est hors de question pour elle de porter des vêtements de « grand-mère », elle s’habille dans les enseignes que fréquentent ses petits-enfants. Ses enseignes préférées sont : Camaïeu, les Galeries Lafayette, Leclerc, C&A, Armand Thiery, Bréal, Monoprix, Décathlon, Carrefour et H&M.

Son Smartphone et Internet font partie de sa vie. Elle ne maîtrise pas très bien ces technologies et demande souvent de l’aide, mais adore aller sur Facebook ou jouer à des jeux comme Candy Crush.

Femme et féministe

Statut de la femme : de la génération silencieuse aux Baby-Boomeuses

Martine est féministe. Elle s’est battue pour pouvoir travailler et le travail lui a offert la liberté. A 40 ans, elle faisait partie des 80% de femmes de sa génération à travailler. A 35 ans, elle a même été nommée cadre. Le travail est une valeur importante  et le chômage lui fait peur.

Elle a vécu la libération de la femme et mai 68. Elle a travaillé tout en élevant ses enfants. Maintenant, à 65 ans, elle veut profiter de la vie et de son temps libre. Elle se considère plus comme une femme qu’une épouse ou qu’une grand-mère ; avec une sexualité post-maternelle et l’envie de plaire. Elle est indépendante de son conjoint car elle a travaillé toute sa vie et bénéficie d’une retraite confortable. Elle remet en question le modèle seniors et refuse de se voir coller la moindre étiquette. Elle est une femme, à la retraite, épanouie et qui a soif d’apprendre de nouvelle chose et de profiter de la vie.

Les années Yéyé

Martine appartient aux années Yéyé. Elle connait par cœur les chansons de Renaud, Sylvie Vartan, Michel Sardou, Nino Ferrer, Sheila, Claude François ou encore Johnny Hallyday. Elle a dansé sur Pink Floyd, les Beatles et les Rolling Stones. Petit à petit le rock a pris une dimension plus politique et des concerts ont été organisés pour dénoncer des injustices ou soutenir des causes. A 65 ans, elle adore les concerts « Revival » comme la tournée « Star 80 ».

Les films de sa jeunesse sont : Il était une fois dans l’ouest (1968) et les dents de la mer (1978). Les acteurs connus de sa génération sont Jean-Paul Belmondo, Pierre Richard, Jack Nicholson, Claude Brasseur, Isabelle Adjani, Sophie Marceau et Jean Reno. Adolescente, elle allait au cinéma 3 à 4 fois par an et faisait partie des 79% de la population française à avoir la télévision. Désormais, les seniors fréquentent plus souvent les cinéma que les moins de 25 ans. Les producteurs s’adaptent à ce public en proposant des fictions comme l’adaptation de la BD Les vieux Fourneaux ou le film Le Book Club.

Côté cuisine, des recettes du monde entier sont arrivées pendant son adolescence. Le premier McDonald français a ouvert en 1972 et les premières chaînes de pizza sont arrivées dans les années 80. Depuis qu’elle est à la retraite, Martine sort souvent dans des restaurants pour goûter à la cuisine du monde, mais elle fréquente aussi les self-services comme Flunch pour gagner du temps le midi.

Prendre soin de soi à la retraite

Contrairement à Jeanine, de la génération 1935, Martine ne se résigne pas au vieillissement. Elle veut rester en bonne santé pour rester autonome le plus longtemps possible. Pour ça, elle fait régulièrement de l’exercice physique et suit un traitement contre une maladie chronique : l’hypertension – car comme 19% des personnes de sa génération, elle souffre d’obésité.

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Elle aime sa famille mais veut profiter pleinement de son temps libre. Elle accepte d’aider ses enfants en gardant les leurs, mais seulement de temps en temps. Elle doit aussi consacrer un peu de temps à sa maman qui commence à avoir besoin d’aide dans certaines tâches du quotidien comme les courses.

Elle et son mari doivent envisager une nouvelle vie à deux maintenant qu’ils sont à la retraite. Plusieurs de leurs amis divorcent. Martine a soif d’apprendre, mais seulement ce qui l’intéresse, terminé les programmes scolaires ! Elle retourne sur les bancs de l’université.

Toute leur vie, Martine et son mari ont économisé. Ils sont ravis de pouvoir dépenser pour profiter de leur retraite : en achetant un camping-car par exemple ! Maintenant qu’ils ont du temps, ils veulent voyager et profiter de leurs amis.

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